Ainsi, les cristaux de neige et leurs caractéristiques s’avèrent primordiaux dans le cadre des avalanches ; dans cette seconde partie, nous verrons néanmoins que le déclenchement de ces phénomènes est dû à l'interaction entre le manteau neigeux et d'autres paramètres non-négligeables.

 

II. Les autres paramètres responsables des avalanches

1. Le vent

           Sur les crêtes, l'action du vent favorise une accumulation de neige appelée communément corniche (voir photo ci-dessous). Cela peut s’avérer très dangereux dans la mesure où cette neige déposée est instable et entraîne de surcroît une surcharge : la plaque nouvellement formée est en effet une plaque à vent, susceptible de se rompre au passage d’un skieur ou d’un animal !

                            

Une corniche

          

           De plus, lors de la chute des flocons, le vent brise les cristaux dont la masse volumique alors plus importante entraîne une augmentation du poids du manteau. Une fois au sol, la neige est également roulée par le vent, ce dont résultent une modification de sa structure et de ses caractéristiques.

         Il peut arriver également que, suite à d’importantes chutes de neige, le seul souffle du vent soit à l’origine d’une avalanche de poudreuse. C’est pourquoi, lorsque les facteurs chute de neige et vent sont réunis, le risque d’avalanche est maximal !

 

2. Le poids

              Le skieur peut être à l’origine d’une avalanche. En effet, son poids suffit pour rompre l'équilibre et déclencher une avalanche.
          Le bilan des forces, c’est-à-dire l’ensemble des forces auquel est soumis le manteau neigeux sans le skieur est composé :

- du poids du manteau neigeux P : il s'agit d'une force verticale, dirigée vers le centre de la Terre et dont le point d'application est le centre de gravité du manteau neigeux.

 

- de la force tangentielle T, s'appliquant au centre de gravité du manteau neigeux et l'entraînant vers le bas. On retrouve parfois cette force sous le nom de force de traction.

 

- des forces de cohésion du manteau neigeux C, qui quant à elles tirent le manteau neigeux vers le sommet de la pente ; c'est pourquoi on les appelle également forces de résistance.


- des forces de frottements f, qui s’opposent également à la force tangentielle.


- de la réaction du sol Rn : cette force est perpendiculaire à l'inclinaison de la pente, s'applique à la surface de contact manteau neigeux - pente et son sens est opposé à celui du poids.

 

 

 

 

            Lorsque ces forces ne se compensent plus, il y a généralement rupture au sein du manteau neigeux, et donc déclenchement d’une avalanche. Le poids et le vent se retrouvent notamment liés dans le cadre des avalanches de plaque.

 

 

3. La pente

 

            La pente joue un rôle essentiel: plus elle est raide, plus la neige aura du mal à y rester.  Effectivement, la neige obéit à la loi de la pesanteur ; elle a donc tendance à descendre la pente. Une descente tranquille de quelques millimètres par jour ne cause pas de problèmes. Par contre, lorsque la neige dévale la pente à des dizaines de mètres par seconde, le mot "avalanche" prend tout son sens ; cependant les accidents du relief ne sont pas à négliger.

            La pente se mesure en degrés ° et non pas en % comme on a l'habitude de le voir, et l'on considère que les avalanches sont susceptibles de se déclencher à partir de 29° de dénivellation.

            L’exposition au soleil de la pente est également d’une importance non négligeable : en effet, plus celle-ci est raide, plus les rayonnements reçus sont puissants donc plus la neige fond et plus le gradient thermique entre la sous-couche de neige et la surface est important. Il faut également prendre en considération que les versants nord (ubac) n’ont pas la même durée d’ensoleillement que les versants sud (adrêts)…

          

 

PETIT PLUS : Vous êtes en montagne et vous voulez savoir si la pente sur laquelle vous vous trouvez est "dangereuse"? Prenez un bâton de ski et posez-le dans la neige parallèlement à l'axe de la pente de sorte à y laisser une marque. Plantez vos bâtons aux extrêmités de cette marque et joignez les poignées : vous obtenez un triangle équilatéral. Si le bâton aval (c'est-à-dire le bâton du bas) est vertical, cela signifie que la pente est inclinée de 30° : en effet, on sait que les angles d'un triangle équilatéral mesurent 60°, et donc par complémentarité, la pente mesure bien 90-60=30°. Si le bâton amont (c'est-à-dire celui du haut) se confond avec l'axe de l'horizon, cela signifie que la pente est inclinée de 60°. S'il vous arrive de vous retrouver sur une telle pente, ne vous affolez pas : si de la neige est présente à une telle inclinaison, il y a des chances qu'elle tienne mieux sur la pente que vous !

 

                                   

 

                Sur cette photo, nous pouvons observer que le bâton aval se rapproche de la verticale : la pente est donc

                                                                                               presque inclinée de 30°.

 

 

4. Autres facteurs topographiques

a) L'altitude

           

           Elle a une influence indirecte car c’est elle qui est responsable de l’importance de l'enneigement. En effet, la limite pluie-neige en dépend, et par conséquent l'état et la stabilité du manteau neigeux également.
           En outre, le poids diminue avec l'altitude car d'après la loi de l'interaction gravitationnelle P=G(M+m)/(r+z)² (avec G la constante gravitationnelle, M la masse de la Terre, m la masse du manteau neigeux, r le rayon de la Terre et z l'altitude); si z augmente, P diminue et les risques d'avalanche s'en retrouvent ainsi amoindris.

 

b) Le relief

             La trajectoire de l'avalanche peut varier en fonction du relief. Les zones comme les combes ou les couloirs sont souvent empruntés par les avalanches ; les communes peuvent donc facilement les répertorier et par conséquent les surveiller régulièrement.

 c) La végétation

         

         Si l'avalanche arrive dans une zone de forêt dense, sa vitesse est freinée grâce aux arbres. La végétation peut donc en quelques sortes fixer le manteau neigeux voire même dévier la trajectoire de l'avalanche. Cependant, dans le cas des avalanches de neige fraîche, la végétation n'assure aucune protection et subit des dommages lors du passage de l'aérosol ; cela a notamment été le cas en février 1999, lors de l'avalanche de Montroc (Haute Savoie).

          Il semble néanmoins important de remarquer qu'à cause de la déforestation, le nombre d'avalanches a considérablement augmenté au cours des dernières années. En effet, ces phénomènes se produisent dans des zones qui n'auraient jamais été touchées dans le passé grâce à la protection qu'assurait leur environnement...

 

 

                       

                                     La végétation en montagne : un paramètre permettant d'éviter les avalanches

 

 

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